Un article, rédigé par Arnaud Peroux du Village western à Hourtin (33) pour le magazine Cheval Partenaire, répond à cette question d’une manière tellement bien écrite…
Une philosophie que nous partageons et que vous retrouverez dans l’enseignement Willo Horse.
Vous voulez mettre votre cheval au western ? Nous vous accompagnons dans cette belle aventure. Contactez-nous !
On me demande souvent, après avoir vu travailler nos chevaux, comment faire pour « passer » du classique au western. Avoir un cheval autonome, équilibré, sécuritaire et patient semble en être le but. Mais attention, pas d’illusion, cela se construit. Par vous même, si vous en avez les compétences ou par un professionnel.
Pour autant, vous me posez de nombreuses questions : « Quelles modifications cela représente t-il pour lui comme pour moi ? » « Quels moyens pour y parvenir ?» « Est-ce un processus réversible ? »
Alors voilà, sachez tout d’abord que :
- le simple fait de changer de matériel n’y fera rien.
- éduquer votre cheval sera primordial afin de sortir de son simple usage.
- prendre conscience qu’il ne sera pas possible de faire les deux alternativement et qu’un retour du western au classique sera très mal accepté par le cheval.
Les modifications attendues du cavalier.
Passer entre autres au « western » signifie utiliser des codages cohérents, homogènes et adaptés ; de penser simple ; de changer l’usage de ses aides
- la voix : codage et intonation. En commande directe ou en renforcement graduel d’autres aides avant réponse adaptée.
- la main : il faudra passer d’un cheval soutenu par la bouche, à « l’appui-contact » aussi mesuré et agréable soit-il mais permanent, à un contrôle réel de la bouche, au moyen d’un contact ponctuel, opportun et graduel.
Le contrôle de la bouche est primordial dans l’obtention d’un frein sécuritaire, se basant sur la fuite à la pression, naturelle chez le cheval. Mais aussi pour le reculer, base d’un engagement des postérieurs, gage d’un cheval au poids mieux réparti, véloce et mobile.
Désengagées de leur travail d’appui, les mains sont souvent encombrantes au début et ne cessent de tricoter inutilement créant malheureusement de l’incompréhension et finalement du désintérêt voire du stress de la part du cheval. - les jambes : il faudra passer d’un cheval porté et accompagné, à un cheval autonome. Les jambes, plus longues et plus présentes doivent assurer l’ordre de mise en avant ou en arrière, ainsi que l’impulsion sans être permanentes. Le cheval reste constant et actif jusqu’à nouvel ordre. Elles interviennent également dans l’engagement des hanches, ou sur tous les déplacements latéraux sur les principes des portes qui « s’ouvrent et se ferment ».
La principale difficulté résidera dans le dosage concerté des différentes aides. - l’assiette : associée aux jambes et, selon le degré d’éducation du cheval au mains (peu ou pas) elle permet de contrôler vitesse, trajectoire et équilibre.
Le cheval devra apprendre :
- L’immobilité : le travail sur la patience est la base de la sécurité, de l’attention, de l’écoute et du respect.
- À affronter ses contrariétés et le stress provoqués par des situations inconfortables où il n’entrera en conflit qu’avec lui même, en trouvant sa propre solution.
- Se déshabituer d’un contact permanent et retrouver un équilibre naturel par la mise en avant. Il devra s’habituer à un mors simple, sans crainte de la main lors des contacts informatifs ponctuels.
- L’absence de muserolle et enrênement qui de toutes façons ne font qu’empêcher le cheval de s’exprimer et masquent les raisons de ses réactions. Inutiles de surcroit car le cheval applique une résistance naturelle et s’appuie dès qu’il se sent « piégé ».
- Accepter des jambes présentes et actives.
- S’adapter à de nouvelles allures, plus rasantes, avec une propulsion marquée et une ligne du dessus plus proche de l’attitude naturelle.
Passer de l’un à l’autre est donc réalisable avec toutes races de chevaux pour qui a envie de changer de point de vue, alors : enjoy !
Arnaud Peroux. Village-Western.